Carlo Dossi et ses Note azzurre

Cet ouvrage rassemble une série d’articles sur la culture de la Renaissance italienne, considérée par rapport au trinôme: pouvoir, savoir, et socialité. On y trouvera, d’une part, des études ponctuelles sur des auteurs et des œuvres, dont on développe un aspect problématique: par exemple, les affinités entre Michel-Ange et Dante, l’éloge de Néron chez J. Cardan, la représentation de la folie chez Garzoni; d’autre part, des études plus extensives portant sur des phénomènes culturels qui marquent cette époque: ainsi le théâtre renaissant, les rapports de pouvoir dans les traités de comportement, le statut du secrétaire, les utopistes, le carnaval, etc.), qui constituent un tissu conjonctif et explicatif pour l’ensemble de l’ouvrage. A côté de paradigmes classiques, comme le chevalier-gentilhomme (Boiardo), le “virtuoso” de cour (Della Casa), le secrétaire de haut niveau (de Sansovino à Gramigna), une place importante a été accordée à des auteurs, personnages, situations proches de l’altérité, comme l’Orphée de Politien, le lettré contrevenant chez Grazzini, le prince-repoussoir chez Cardan, les utopistes de Doni à Campanella, et même le poète abnorme qu’est Michel-Ange. Ces derniers – par le jeu oppositionnel et/ou dialectique entre l’écart et la norme – jouent en effet un rôle “critique” très révélateur des tensions qui travaillent la société de la Renaissance en pleine mutation. Dans la plupart des articles, l’exploration du contexte et de l’intertextualité vient compléter l’analyse interne, structurelle ou thématique, des textes. En particulier, l’apparat de production des œuvres, ainsi que l’enquête sur le public (optatif, virtuel ou réel) ont été nettement privilégiés, en considérant que l’“horizon d’attente” et les conditions de réception influent fortement sur les modalités de l’écriture. On en trouvera des exemples dans les articles sur La favola di Orfeo, le théâtre à Mantoue, Guichardin, Della Casa, Garzoni.